Fortification des aliments de grande consommation au Burkina Faso : le Club des Journalistes et Communicateurs pour la nutrition (CJCN-SA) évalue le niveau d’appropriation par les acteurs dans les régions

Du 8 au 17 juillet 2024, une caravane de presse, composée de treize organes de presse, réunis au sein du Club des journalistes et communicateurs en nutrition et la sécurité alimentaire (CJCN-SA), de représentants des Directions de communication (DCRP) de ministères ont sillonné les régions du Sud-Ouest, des Hauts-Bassins, du Centre et du Centre-Nord, avec pour objectif d’évaluer le niveau d’appropriation par les acteurs sur la fortification des aliments de grande consommation au Burkina Faso. S’inscrivant dans le cadre de la lutte contre les carences en micro nutriments, la présente caravane est organisée par le Club des journalistes et communicateurs en nutrition et la sécurité alimentaire (CJCN-SA), en collaboration avec l’Alliance nationale pour la fortification (ANF).

Le démarrage de cette caravane est intervenu ce lundi 8 juillet 2024 avec en ligne de mire, la région du Sud-Ouest, précisément à Gaoua.

Les principaux acteurs de la chaine de nutrition rencontrés dans cette région concernent la Direction régionale de la santé et de l’Hygiène publique (DRSHP) ainsi que la Direction régionale de l’éducation préscolaire, primaire et non formelle (DREPPNF). Au niveau de ces deux structures, des cadres régionaux multisectoriels de concertation en nutrition existent afin de se pencher sur les questions de la nutrition. Quant à la fortification en micronutriments des aliments, selon le chef de service des études et de la planification de la DREPPNF, Anena Yoda, en 2022, environ 10 000 enfants ont été supplémentés en vitamine « A » dans une soixantaine d’écoles, grâce notamment à la fortification dans les cantines scolaires.

Les difficultés rencontrées dans ce domaine par les deux structures sont entre autres une absence de tenue de concertation de ce cadre régional multisectoriel de nutrition, à un défaut de capacitation de l’ensemble des collaborateurs pour participer aux contrôles sur la sécurité sanitaire des aliments au niveau des points d’entrée et sur le terrain. D’où le plaidoyer des responsables de la DREPPNF à l’endroit du gouvernement pour un accompagnement accru pour une mise en œuvre effective d’une cantine scolaire dite « endogène » pouvant couvrir toute l’année scolaire.

C’est le lieu de préciser que les aliments identifiés comme étant de grande consommation au Burkina Faso sont la farine tendre du blé, l’huile et le sel qui doivent obligatoirement être enrichie respectivement en fer, en vitamine « A » et en iode.

A Bobo-Dioulasso dans la région des Hauts-Bassins, ce sont notamment les réalités de deux usines de production d’huile alimentaire qui ont été touchées du doigt par les hommes de médias. Au niveau des deux usines de production d’huile visitées, à savoir les Huileries et savonnerie du Faso (HSF) ainsi que la Société générale alimentaire du Faso (SOGEA-FASO), la fortification des huiles en vitamine « A » est bien appliquée selon les responsables et selon le constat fait sur place.

Les difficultés à ce niveau résident entre autres dans l’accès difficile et la cherté des prémices (Vitamine A), le manque de la matière première à savoir la graine de coton, la cherté de la licence pour l’obtention du logo des aliments fortifiés, ainsi que le manque de formation des acteurs de la filière.

Il est à noter également que l’équipe de Journalistes et Communicateurs pour la nutrition s’est déportée au secteur n°9 de la ville de Bobo-Dioulasso dans un magasin spécialisé depuis plus de 30 ans dans l’importation, le stockage et l’écoulement du sel, provenant notamment du Sénégal et de l’Égypte.

Selon le responsable du magasin en la personne de Sidiki Ouedraogo, le sel importé, stocké et écoulé dans la ville de Bobo-Dioulasso est de nature iodée. Pour mettre en évidence l’iode dans le sel, le magasin dispose d’un réactif à cet effet. Un exercice a même été fait sur place et qui a fait virer le sel de sa couleur blanche au violet, caractéristique de la présence d’iode dans le sel.

Dans la région du Centre-Nord, c’est la localité de Kaya qui a été la cible des Journalistes et Communicateurs pour la nutrition. C’est essentiellement dans un magasin de stockage d’aliments pour les cantines scolaires au niveau de la DREPPNF que la mission s’est effectuée. Ainsi, selon Issaka Ouedraogo, chef de service de gestion des ressources, environ 187 658 élèves bénéficient des cantines scolaires dans la région. En termes de fortification en micronutriments des aliments, les responsables affirment qu’il y a des partenaires en l’occurrence le Programme alimentaire mondial PAM et Catholic rélief services CRS qui apportent des micronutriments et des déparasitant à cet effet. 

Les difficultés à ce niveau sont entre autres la faible participation de l’Etat pour les cantines scolaires, l’inaccessibilité de certaines zones pour cause d’insécurité. Le plaidoyer à l’endroit du gouvernement et des partenaires est un accompagnement plus accru pour le développement des champs scolaire.

Dans la région du Centre, précisément à Ouagadougou, les caravaniers ont jeté leur dévolu sur un magasin spécialisé dans l’importation, le stockage et l’écoulement de sel iodé. Pour Abdoul-Aziz Sanfo, représentant l’entreprise, le sel dont ils exploitent obéit strictement aux  conditions données par l’Etat à savoir toujours ioder le sel. Dans cette entreprise, environ 250 tonnes de sel sont importés par mois. La difficulté selon les responsables demeure dans l’écoulement du produit pour cause de l’insécurité surtout dans le sahel où pourtant  l’entreprise disposait d’un large réseau d’écoulement. 

Selon le point fait par Dr Abdoulaye Gueye, Président de l’ANF, au Burkina Faso, une femme sur 2 est carencée et 4 enfants sur 10 souffrent de carence en micronutriments, d’où la nécessité de continuer la fortification avec une diversité d’aliments comme le sucre, le riz, la pâte concentrée de tomate, etc., à l’instar d’autres pays.

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